Pourquoi choisir le statut d’auto-entrepreneur en 2025 ?
Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) reste, en 2025, l’un des régimes juridiques les plus prisés pour démarrer une activité indépendante, qu’il s’agisse de freelance, artisan, commerçant ou prestataire de services. Il séduit par sa simplicité, sa rapidité de mise en place et une gestion comptable allégée. Mais derrière ses nombreux avantages se cachent aussi des limites et des pièges à connaître avant de se lancer.
Les démarches pour devenir auto-entrepreneur en 2025
1. Déclaration en ligne
La création d’une micro-entreprise se fait gratuitement et entièrement en ligne sur le site officiel autoentrepreneur.urssaf.fr. Le futur entrepreneur doit fournir :
- Une pièce d’identité valide
- Un justificatif de domicile
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation
- Le formulaire P0 micro-entrepreneur
Il faut choisir un code APE/NAF correspondant à son activité, ce qui aura des conséquences sur l'organisme de rattachement (URSSAF, CMA, etc.).
2. Immatriculation obligatoire
Depuis 2015, l’immatriculation est obligatoire au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) pour les commerçants, ou au Répertoire des Métiers (RM) pour les artisans. Cette formalité est également gratuite, mais obligatoire.
3. Affiliation automatique à l’Urssaf
Une fois l’activité enregistrée, l’auto-entrepreneur est automatiquement affilié à l’Urssaf qui devient son interlocuteur principal pour les cotisations sociales.
Les avantages de l’auto-entreprise
- Simplicité de gestion comptable : pas de bilan à produire, un simple livre des recettes suffit.
- Paiement des cotisations sociales proportionnel au chiffre d'affaires : si vous ne gagnez rien, vous ne payez rien.
- Option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu : une manière d’intégrer l’impôt dans les cotisations.
- Pas de TVA en dessous du seuil de franchise : ce qui permet d’offrir des prix TTC plus compétitifs.
La franchise en base de TVA : un avantage en sursis ?
Des seuils à surveiller de près
En 2025, la franchise en base de TVA s’applique tant que votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas :
- 91 900 € pour les activités de vente de marchandises
- 39 100 € pour les prestations de services
Au-delà de ces seuils, l’auto-entrepreneur doit facturer la TVA et effectuer des déclarations mensuelles ou trimestrielles. Or, le gouvernement envisage de réduire ces seuils dès 2026, ce qui pourrait remettre en cause l’un des principaux atouts du régime.
❗ À surveiller : une baisse de ces seuils diminuerait la compétitivité des auto-entrepreneurs vis-à-vis des sociétés classiques.
Les pièges à éviter quand on devient auto-entrepreneur
1. Ne pas anticiper la hausse de chiffre d’affaires
Le principal piège est de dépasser les plafonds de chiffre d’affaires, sans anticiper les conséquences :
- Perte du régime micro-social simplifié
- Passage obligatoire à la TVA
- Bascule vers une structure plus complexe (EURL, SASU…)
2. Oublier que les charges ne sont pas déductibles
L’un des plus gros malentendus : les dépenses professionnelles ne sont pas déductibles du chiffre d’affaires en micro-entreprise.
Cela signifie que vos cotisations sociales sont calculées sur le chiffre d'affaires brut, avec un abattement fiscal forfaitaire (71 %, 50 % ou 34 % selon l'activité). Mais en pratique, plus vous avez de charges, moins ce régime est intéressant.
Exemple : un graphiste qui investit beaucoup dans du matériel informatique paiera autant de cotisations qu’un autre sans frais, à CA égal.
3. Sous-estimer sa protection sociale
- L’auto-entrepreneur est affilié à la sécurité sociale des indépendants : moins protectrice que le régime général des salariés.
- Les droits à la retraite dépendent directement du chiffre d’affaires (il faut un minimum pour valider un trimestre).
- Pas d'assurance chômage, sauf exception (allocation des travailleurs indépendants).
Auto-entreprise vs société : que choisir en 2025 ?
Quel statut juridique choisir ?
Critère |
Auto-entreprise |
Société (EURL / SASU) |
Création |
Gratuite et rapide |
Statuts à rédiger + frais de greffe |
TVA |
Franchise en base (sous seuil) |
Régime réel (TVA collectée et déductible) |
Comptabilité |
Simplifiée (livre des recettes) |
Comptabilité complète obligatoire |
Déduction des charges |
Non |
Oui |
Cotisations sociales |
Sur le chiffre d’affaires |
Sur la rémunération réelle |
Crédibilité |
Moyenne |
Plus élevée (image professionnelle) |
Évolution possible |
Limitée |
Forte (association, levée de fonds) |
Conseils pour bien débuter en tant qu’auto-entrepreneur
- Fixer ses prix TTC intelligemment si vous êtes en franchise de TVA, tout en anticipant la TVA future.
- Tenir un suivi rigoureux de votre chiffre d’affaires mensuel, pour éviter un dépassement des seuils par surprise.
- Évaluer vos charges annuelles : si elles sont élevées, mieux vaut choisir une société pour pouvoir les déduire.
- Pensez à ouvrir un compte bancaire dédié, même si vous êtes dispensé (obligatoire >10 000€ de CA pendant 2 ans).
Quelle évolution possible après l’auto-entreprise ?
Nombreux sont ceux qui commencent en micro-entreprise et évoluent ensuite vers :
- Une EURL (régime TNS, charges plus faibles)
- Une SASU (statut assimilé salarié, meilleure protection sociale)
- Une SARL ou SAS pour s’associer
Le passage d’auto-entrepreneur à société peut se faire sans rupture d’activité, mais nécessite l’accompagnement d’un comptable ou d’un expert juridique.